Comment le mythe d'Isis - Horus - Râ préfigura comme une vision d'avenir la Trinité chrétienne grâce à Hachepsout


 


 Un petit ouvrage remarquable est venu occuper nos lectures en cette fin d'année pour les fêtes de Noël. Cet ouvrage est celui de Judith Von Halle : "la pensée de Noël dans le mythe d'Isis et d'Osiris."

 Ce qui ressort de l'ouvrage en question est que la religion des prêtres d'Egypte a connu un lent déclin lié à la perte progressive des Mystères solaires d'Héliopolis.

  L'évolution ou la métamorphose des divinités égyptiennes au travers de ses statuettes ou des canopes qui nous sont restées, démontrent toutefois la haute compréhension de la dimension ternaire émanant du Dieu-père Râ , en l'occurrence Râ- Isis et Horus.

  La Prophétesse et Pharaonne Hachepsout entrepris discrètement contre l'arrogance et le pouvoir des prêtres, et bien avant Akhénaton, de rendre grâce au Dieu solaire véritable. Hatchepsout fût couronnée au temps de la XVIIIème dynastie (-1550 à -1292 av JC). La formation du noyau central du mythe d'Isis, Horus et Osiris coïncide avec cet apogée d'Héliopolis aux environs de 1500 ans avant J.C.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Hatchepsout 

   Ce dieu solaire encore lointain, en comparaison de la connaissance plus tardive mais aussi plus précise qu'ont pu en avoir à la fois les mages zoroastriens puis le peuple hébreu ancien au fur et à mesure que le Logos se rapprochait de la Terre,les initiés d'Héliopolis l'appelait Harsiesis, avec sa tête de faucon et un corps d'enfant. Seuls les prêtres d'Onou et d'Héliopolis étaient en mesure d'appréhender ce grand mystère. C'est à cet endroit aussi que se développa aussi le mythe d'Isis avec ce que deviendra plus près de nous les mystères de la nuit de Noël primordiale dans le langage judéo-chrétien. Et ce n'est que plus tard que son nom sera transformé en celui d'Horus. 


Harsiésis


   A Onou, l'ancienne Héliopolis de la fin de la IVème et du début de la Vème dynastie,le culte d'Isis-Hathor comportait l'adoration d'une trinité. Cette trinité était constituée de la déesse Isis, du dieu Osiris et de leur enfant : Harsiesis (devenant Horus).

   Autre fait intéressant que met en lumière la mystique Anne-Catherine Emmerich au sujet d'Onou-Héliopolis dans ses visions relatées aux chapitres XXXVII à XLIVI : 

Elle nous apprend que Denys l'Aréopagyte y demeurait au temps de la mort de Jésus. (...) A l'entrée de la ville se trouvait une idole à tête de boeuf qui tenait dans ses bras un enfant emmailloté. Des bancs de pierre étaient disposés autour de la statue, et les gens de la ville y plaçaient leurs offrandes. Joseph fit asseoir la Très Sainte Vierge, tout près de là, sous un grand arbre. A peine avaient-ils pris un moment de repos, que la terre trembla et que l'idole fut renversée. Il s'ensuivit un grand tumulte parmi le peuple.(...) Jésus avait environ dix-huit mois lorsqu'un ange apparut à Marie, à Héliopolis, et lui apprit le massacre ordonné par Hérode. Joseph et elle en furent désolés, et l'enfant pleura toute la journée.(...) Après dix-huit mois la Sainte famille dut quitter Héliopolis. Jésus avait alors deux ans. De nouveau, des idoles tombèrent puis la Sainte famille se rendit à Troya, située sur la rive orientale du Nil. C'était une ville considérable. Ils désiraient s'y fixer,mais personne ne voulut les recevoir. On leur refusa même de l'eau et des dattes. C'était là, sur la rive occidentale du Nil, qu'était située Memphis. Puis la Sainte famille s'installa à une ville qui plus tard fût appelée Mataréa. Là-aussi une idole tomba à leur arrivée, et toutes les autres ne tardèrent pas à être renversées. Un prêtre calma le peuple en lui parlant des plaies d'Egypte. Plus tard,lorsqu'une communauté de juifs et de païens convertis se fut rassemblés autour de la Sainte famille, les prêtres leur cédèrent un petit temple. Joseph en fit une synagogue. Il devint le chef de la communauté et lui apprit à chanter les psaumes, car tous avaient oublié, en grande partie, le culte de leurs pères.(...) la Sainte famille y passa quelques années.(...) La première fois que Jésus alla seul au faubourg des juifs ( c'était dans sa cinquième ou sixième année), alors qu'il s'agenouillait pour prier, deux anges lui apparurent et lui annoncèrent la mort d'Hérode. Mais du fait de l'idolâtrie horrible qui y régnait, Joseph qui se lamentait, reçu la visite d'un ange lui annonçant la protection qui leur serait accordée lors du retour en Terre Sainte vers Nazareth....

 


 

   En fait, il faut aussi rappeler qu'Hathor était considérée à la fois comme épouse et fille du dieu-Père Râ. Nous savons que l'enfant Horus est un descendant du dieu Osiris. Mais d'où vient donc Osiris ? Du dieu Geb et de la déesse Nout. Le Dieu-Père s'est crée son descendant (Osiris) en le faisant naître de ses émanations que sont l'esprit de la Terre (Geb) et du Ciel (Nout). Lorsque Hathor se fut finalement métamorphosée en Isis,on l'honora en tant que soeur d'Osiris. C'est elle qui en même temps que le Dieu-Père Râ et le disque solaire de l'enfant-Logos surgit comme un principe trinitaire de la pensée originelle de l'Egypte à l'aube de ses dieux.

   Le noyau central du mythe raconte en outre qu'Horus qui fut emmené en secret par Isis dans l'obscurité du monde inférieur eut 4 fils. Ces quatre "fils" sont en lien avec les quatre constituants actuels de l'homme et aussi les quatre évangélistes et les 4 éléments.

 


 

AMSET (Homme-corps physique-Mathieu)

DOUAMOUTEF (chacal-corps éthérique-Luc-Taureau)

HÂPI (singe-corps astral-Marc-Lion)

QEBETHSENOUF (faucon-moi/corps du moi-Jean-Aigle)

    Rudolf Steiner expliqua que le premier grand acte de la pharaonne Hatchepsout avait consisté à envoyer des émissaires à Héliopolis pour redonner vie aux anciens grands Mystères. Le deuxième grand acte de la reine dont témoignent les reliefs de la salle centrale de son temple funéraire consista à entreprendre le voyage au pays de Pount ou Ta Nedjer. Voyage rituel vers l'Orient...Pour y rapporter elle aussi l'Or, l'encens et la myrrhe ! Symboles christiques par excellence qui n'échapperent pas à la profonde sagesse des mages Persans au moment de l'adoration.

 

Le Temple d'Hachepsout

   De la lettre d'Ehrenfried Pfeiffer à Alla Selawry, Pfeiffer, qui fut un des plus proches élèves de Rudolf Steiner avec qui il était lié karmiquement et le père véritable de la biodynamie, il ressort que ces impulsions qui partaient d'Onou constituèrent une préparation pour le temps de notre époque de civilisation,jusqu'à l'action du rosicrucisme véritable."...Ces impulsions partirent du centre originel d'Onou ! D'après Steiner, c'est des prêtres renégats de l'Isis lunaire dévoyée , qu'est né comme une conséquence , le matérialisme, sous la forme de la philosophie et de la science d'aujourd'hui. Il ne faut pas oublier que l'Isis-Sophia,la mère solaire des mondes,n'est pas la même entité que l'Isis lunaire. L'impulsion solaire la plus profonde a été donnée vers 1500 av J.C à Onou (Héliopolis), là où Moïse et plus tard Pythagore et Platon furent initiés. C'est là, que le plus grand initié (Manou), le guide des civilisations post-atlantéennes, a lui-même enseigné, dans le temple solaire qui n'existe plus ; auquel était spirituellement lié l'évangéliste Jean,le disciple que le seigneur aimait ; et de là que le Saint-Graal eut ses premiers débuts à l'ère préchrétienne. C'est là que se situe la patrie originelle de ce qui devint précieux dans l'anthroposophie et le premier Goethéanum et qui parvint jusqu'à nous dans ses métamorphoses , en passant par Ephèse,Delphes,les Rose-Croix. Grâce au Mystère du Golgotha, le problème du Temple solaire s'est déplacé sur le plan intérieur : c'est dans le coeur dans le Moi spirituel de l'homme que ce temple doit être aujourd'hui construit jusqu'à ce que vienne un jour le temps où le Temple, à présent dans l'éthérique, pourra aussi à nouveau apparaître physiquement, comme la Nouvelle Jérusalem de l'Apocalypse. C'est en cela que l'époque égyptienne et grecque trouvera son accomplissement "

    Comme l'indique l'intérêt jamais tari pour l'Égypte ancienne dépuis la Renaissance,notre civilisation occidentale est en lien avec celle-ci comme avec la civilisation gréco-romaine par l'héritage et les liens indéfectibles que notre individualité a tissés à ces époques-là tel un écho vivace,et qui nous interpellera encore longtemps à considérer particulièrement ce joyau de l'Antiquité.


https://gigalinsights.com/fr/2019/12/25/pourquoi-horus-et-jesus-ont-tant-de-similarites-dans-leurs-naissances/

 https://gigalinsights.com/fr/2018/03/28/quelques-secrets-etonnants-du-sphinx/

 

Quel âge pour le Sphinx ?

En 1817 Gianbattista Caviglia**(1770-1845), nettoie le devant du sphinx, chose qui n’avait pas été faite depuis la chute de l’Empire Romain. Il trouva en premier lieu un morceau de la barbe tombée du sphinx (aujourd’hui au British Museum !). Puis en désensablant un orteil de la patte gauche du sphinx, il trouve une inscription: un texte de 13 lignes en Grec, gravé bien visiblement avec une mention comme quoi il s’agit d’un texte officiel datant de 166 Après J.-C., sous le règne de Marc-Aurèle pour commémorer la restauration des murs entourant le sphinx par les romains. Ce texte est passionnant et vous n’aurez pourtant aucune chance de l’aperçevoir aujourd’hui sur le sphinx tellement les restaurations successives et surtout les dernières Il ya quelques années sous Hawass, ont recouvert de couches incroyablement épaisses et souvent défigurantes les contours de notre sphinx comme sous les bandelettes étouffantes d’une momification.

Ecrite en Grec donc, et en lettres capitales, il n’y a que je sache que trois traductions existantes en anglais et une en latin de ce texte. Une à partir de la copie faite par Henry Salt (1780-1827) consul général britannique au Caire en 1815, grand collectionneur d’Antiquités égyptiennes qui avait payé Caviglia en 1817 pour explorer le sphinx et qui fit publier sa retranscription dans la : « Quarterly Review » (Vol 19) en 1818, traduite par le Dr Young, en anglais et latin, lequel s’employa même à remplacer certains mots effacés à jamais, et une autre : du très grand archéologue égyptien Selim Hassan*(1893-1961), le premier égyptien à occuper une chaire d’égyptologie, et enfin : une par le Révérend Coleridge d’Eton publiée dans: « Opérations menées à la pyramide de Giza par le colonel Vyse » en 1842. Je vais vous livrer ici ma propre traduction de cette inscription: j’ai essayé d’être la plus fidèle possible à la grammaire du Grec ancien et de ne pas inventer les mots manquants :

greek_text_on_the_paw_of_the_sphinx

« Cette structure est l’œuvre des Dieux immortels.
Placée de façon à dominer le sol de cette Terre de moissons,
Erigée au centre d’une cavitée dont ils ont retiré le sable,
Comme une île de pierres au voisinage des pyramides,
Pour que nous puissions le voir,
Non pas comme le sphinx tué par Œdipe,
Mais comme un servant sacré de Leto,
Qui garde avec vigilance :
Le Guide Sacré de la Terre d’Egypte.»

 


La référence à Leto*** ici se comprend car à l’époque où les pharaons Ptolémés d’origine Grecque régnaient sur l’Egypte, Giza se trouvait dans un district administratif appellé : « Letopolitain ».
Le texte est signé Arrianos, sans doute l’historien et philosophe romain d’origine Grec qui écrivit la vie d’Alexandre le Grand (« Anabase d’Alexandre »).
Donc outre la référence aux Dieux Immortels comme créateurs de ce sphinx qui est intéressante, nous y reviendrons, nous voyons bien par ce texte lui-même que le sphinx était considéré comme une île. Ceci est tout nouveau pour certains d’entre-vous.

 

Un lion qui était un chien et l’île du sphinx

Or le savant Robert Temple et sa femme Olivia ont publié un livre de 565 pages en anglais intitulé: « The sphinx Mystery, the forgotten origins of the sanctuary of Anubis »(« Le Mystère du sphinx, les origines oubliées du sanctuaire d’Anubis ») fort bien documenté avec bien des éléments exhumés de l’oubli ou de multiples collections dispersées innaccessibles au public, dans lequel il nous dit:

port_devant_temple_du_sphinx

Le port excavé devant le temple du sphinxPhoto©AntoineGigal-2018

 

« Les douves du sphinx dans l’Ancien Empire étaient connues dans les Textes des Pyramides comme le lac du chacal, le canal du Dieu, le canal d’Anubis, le Lac de Vie… » Or on trouve beaucoup de références à cela dans toute la littérature égyptienne Antique : par exemple sur les autels dans la tombe de Tutankhamon à propos de Rostau (Giza) on dit que sa topographie est celle d’une citée d’eau et on parle de : « La maison du lac » à propos de l’île du sphinx. Même Auguste Mariette qui creusa autour du sphinx en 1858 admet que l’enclos du sphinx avait dû contenir de l’eau du Nil dans l’Antiquité (voir références). Dans les Textes des Sarcophages on nous parle du bassin lustral, du lac du chacal. Pourquoi? Tout simplement parce que l’universitaire Temple avance l’assertion que le sphinx à l’origine aurait été fait à l’image d’Anubis (« chacal » est une mauvaise dénomination des traducteurs car il n’y a jamais eu de chacals en Basse Egypte mais bien plutôt des chiens sauvages) le gardien du site par excellence, et il le prouve avec force analyses, photos, citations et recherches.

 

enclos_du_sphinx

L’enclos du sphinx à l’origine était plein d’eau.

 

Le sphinx serait devenu léonin vers la IV ème dynastie où les lions étaient fort à la mode dans toutes les représentations, puis au Moyen Empire, Amenemhat II lui aurait apposé son visage (et non pas Chéops). Mais je ne vais pas entrer trop dans les détails de l’œuvre de Temple ici, seulement en évoquer quelques points et d’autres d’ailleurs. Le fait qu’à l’origine le sphinx ait pu être la représentation d’Anubis est quelque chose que je dis depuis des années, devant le sphinx lui-même, aux personnes qui m’accompagnent dans mes voyages en montrant: « in situ » l’inclinaison du dos, la queue, les traces d’érosion par l’eau dans les douves.

Il faut comprendre que depuis l’Antiquité le sphinx à subi de multiples restaurations qui surtout pendant les dernières années consistaient en rajouts d’épaisses couches de briques de pierres aussi laides qu’inutiles ne faisant que rendre « pataudes » les lignes du sphinx qui sont en dessous d’une grande finesse. C’est très visible aujourd’hui pour les pattes qui ressemblent maintenant à d’immenses barres de carton-pâte.

Nous avons des clichés du début du 19ème siècle et beaucoup de photos ensuite, nous permettant après une analyse minutieuse de voir déjà de grosses différences pendant les restaurations « modernes » et les desensablements successifs. Dans le Texte des Sarcophages non seulement on parle du lac du « chacal » (Anubis) mais on dit: « Son nom est face de chien, sa taille est grande » (versets 1165-1185), deux fois dans le Texte des Pyramides on cite Anubis comme celui de « la Hauteur de l’Ouest »  et le lac du « chien » est aussi cité dans le Livre  des Cavernes .

Le remarquable chercheur Terence Du Quesne à dénombré beaucoup de références à Anubis : « Seigneur de Rostau (Giza) » dans des inscriptions et sur des murs, il a listé notamment dix sources publiées de ce titre précis à ce jour. Ce n’est qu’après la cinquième dynastie que le titre: « Seigneur de Rostau » est donné à Osiris. Rapelons qu’Anubis en égyptien c’est: « Inpou », « celui qui a la forme du chien », il est aussi dénommé: « L’Ouvreur de chemin » et guide les âmes et il est représenté aussi sous le nom d’ « Upuaout, ouvreur de chemin », à Abydos dans le sud. Il est aussi: « Seigneur du Pays de l’aurore » et comme l’écrit l’excellent René Lachaud : « (…)Il fait surgir la lumière anubienne de l’initiation qui correspond à ce moment ambigu, «entre chien et loup» où jour et nuit s’interpénètrent ». Et dans :  Le Livre de la sortie au jour (qui est le véritable titre du Livre dit « des morts »): « Oh ! Anubis qui est sur ses secrets. Seigneur des secrets de l’Ouest. Seigneur de ce qui est caché. »
Eh oui qu’Anubis est présidé sur le plateau de Giza n’est guère étonnant car à Giza/Rostau nous sommes au carrefour des plus grands mystères. Vous allez vite comprendre pourquoi.


On ne vous parle jamais du Livre de la Construction  qui se trouve gravé dans l’enclos du temple d’Horus le faucon à Edfu dans le sud de l’Egypte. Or quand vous lisez sur place celui-ci, il y a dedans des références à d’autres textes perdus comme : « Les Livres Sacré des Temples » qui rassemblent une description de l’histoire des lieux de pèlerinage le long du Nil. Et que dit ce texte? Il dit que ces lieux furent établis par un groupe « d’êtres créateurs (constructeurs) » : les « Shebtiw »(voir références) associés à Thot. Il est dit que ceux-ci que l’on appelle aussi les « Ainés », les « Faucons », ont prospéré dans un premier endroit sur Terre et que ce premier endroit est…Rostau ! C’est à dire Giza !

Toujours selon ce texte, les livres sacrés et objets de pouvoir furent scellés dans une place secrète sous terre par les « Shebtiw » et ils construisirent au dessus une immense enceinte et des masses de pierre pilliers pour le protéger. Ce lieu s’appelle: Bw-Hmr, la place du trône de l’âme. D’autre part toujours dans ce texte il nous est suggéré  en quelque sorte que le monde souterrain de Giza est un modèle  microcosmique du passage du temps et du processus de la première création dans notre univers pysique…vous comprenez mieux maintenant sur quoi le sphinx veille, ce n’est pas rien !

Les anciens Egyptiens nommaient aussi Giza/Rostau dans leurs descriptions : « La Splendide Place du Premier Temps » et : « La Place secrète » et il est vrai que tout le plateau de Giza que je parcours depuis 20 ans mètre par mètre est bien truffé de milliers d’entrées souterraines, de conduits d’aération, de puits sans fond. Tout cela prouve la présence d’un réseau souterrain impressionnant dont j’aurai l’occasion dans d’autres articles de vous parler davantage. 

 

 

 

En tout cas c’est seulement au Moyen Empire (époque où depuis un long moment déjà le sphinx n’avait plus sa tête d’Anubis selon les recherches de Temple) qu’apparaît pour la première fois dans les hiéroglyphes le nom : « Sphinx »: « Sheshep » qui se traduit littéralement par « image » ou « statue ». Le nom entier du Sphinx alors est: « Sheshep-Ankh »: la « statue vivante ». Ce sphinx est un symbole vivant représentant bien des choses de l’invisible terrestre et céleste. Dans la langue copte, la plus ancienne langue de l’Egypte parlé encore actuellement, le sphinx se dit: « bel-hit »: « le Gardien ». Et juste après l’an mille on nomme le sphinx: « Twtw »: « Je suis image » que les Grecs retranscrivent en Tithoes et l’assimilent à Cronos le Dieu du temps.

Et ce qui est intéressant aussi c’est que citant Manéthon, Pline prècise que Tithoes faisait partie des rois mytiques des toutes premières dynasties ou plutôt comme on dit maintenant de la fameuse dynastie zéro (car on a fait démarrer la première dynastie à Ménes  : 2920-2770 Avant J.C.) et cependant dans plusieurs documents sont cités des pharaons précédents mais leurs qualifications de dieux ou demie-dieux est dérangeante pour le conscensus universitaire) pourtant bien inscrite dans le papyrus de Turin (Le canon de Turin) et l’auteur latin précise bien que Tithoes succéda au dieu Amon et qu’il serait le tout premier constructeur du labyrinthe de Fayoum (à 120 km au sud du Caire au bord du lac Fayoum), le plus ancien labyrinthe de toute l’Antiquité que les gens venaient visiter alors du monde entier. Et qui est en ruines aujourd’hui au pied de la pyramide d’Hawara site où je vais plusieurs fois par an depuis des années…

sphinx_dans_les_nuages

Sphinx dans les nuages Photo©AntoineGigal-2018

 

Un sphinx bien plus ancien qu’on ne le pense

En 1858 notre extraordinaire Auguste Mariette est chargé par le duc de Luynes de vérifier les propos de Pline l’Ancien selon lesquels le Sphinx serait construit et non monolithique. Il ouvre un chantier non loin de la pyramide attribuée à Chéops ( régnant de 2551-2528 av. J.C. 4ème dynastie). Et dans un sanctuaire d’Isis tout proche il trouva la stèle dite de l’Inventaire, dans laquelle on raconte ni plus ni moins que le sphinx et la grande pyramide existaient bien avant le règne des dirigeants de la 4ème dynastie!

Le texte précise que: « Durant le… règne de Chéops celui-ci ordonna la construction d’un monument le long du sphinx ». En toute logique cela implique que le sphinx était déjà là avant. Or s’il était déjà là du temps de Chéops, cela signifie que contrairement à ce que le « mainstream » affirme, à fortiori il n’a pas pu être construit sur ordre de Chéphren son successeur sur le trône ! Il faut dire que la théorie disant que le sphinx a été construit par Chéphren juste parce que la chaussée sur son côté sud mène aux pieds de la pyramide de Chéphren a été lancée sans aucune preuve ni connaissance par Caviglia qui n’était encore qu’un capitaine au long cours payé pour faire déblayer le sable du sphinx !! Aucune inscription ne confirme sa thèse lancée bien légèrement. Il est peut être temps de devenir plus scientifique !

sphinx_et_pyramide_de_Chephren

Sphinx et pyramide de ChephrenPhoto©AntoineGigal-2018

Il existe aussi d’autres documents prouvant que le temple adjacent au Sphinx et qui possède exactement les mêmes marques d’érosion que celui-ci existait avant le règne de Chéops. Dans une inscription qui était conservée au musée de Boulak au Caire, le scribe royal du pharaon Chéops note une dédicace qu’il a a lui-même relevée sur un document antérieur. Cette dédicace prétend que le soleil en personne présida à la gigantesque construction, dont « l’origine se perdait dans la nuit des Temps ».

Auguste Mariette

 

Or si l’on prend en compte ceci, c’est toute la datation chronologique actuelle en cours en égyptologie qu’il faudrait revoir ! Un peu trop pour certains… C’est pourquoi la majorité des égyptologues actuels se détourne de cette stèle dite de l’inventaire, car elle remet en question trop d’acquis pour eux. Certains préfèrent d’ailleurs affirmer que cette stèle faisant la liste de l’inventaire du temple d’Isis remonterait seulement à la 26 ème dynastie. Peut-être, mais c’est ignorer les copies successives   et  l’officiel Auguste Mariette le découvreur, qui a passé plus de dix ans à fouiller le plateau de Giza et qui a toujours affirmé lui, que la stèle fut érigée par Chéops lui-même.

Amenemhat II

 

Quant à la supposée ressemblance de la tête du sphinx avec Chéphren lui-même, cette théorie a été invalidée depuis 30 ans par le Directeur du service de médecine légale de la police de New-York expert en morphologie faciale Dr Franck Domingo. Après avoir photographié le sphinx sous plusieurs angles et lumières puis la statue de Chéphren au musée du Caire il compara avec sa méthode scientifique, il conclut sans appel qu’il s’agissait bien de deux personnes différentes..
Robert Temple lui, prouve d’ailleurs grâce à l’étude de la coiffe et de certains traits et aussi à cause de l’obsession du pharaon pour les sphinxs qu’il s’agit en fait d’ Amenemhat II (1929-1892 Avant J.C.). En tout cas si à l’origine le sphinx avait bien une tête d’Anubis et que bien plus tard il comporta la tête de ce pharaon on pourrait penser également que d’autres avant Amenemhat II ont pu y apposer leur face également, la tête du sphinx comportant beaucoup de traces de multiples réfections et la tête actuelle étant fort disproportionnée par rapport au corps. On trouve également un texte du pharaon Amenhotep II (1448/1420 Avant J.C.) comportant une mention du sphinx en tant que: « plus ancien que les Pyramides »!.

 

A la recherche du deuxième sphinx

Il était généralement admis pendant de longues périodes chez les Anciens Egyptiens que le Sphinx était recouvert par les sables, sauf la tête jusqu’à ce que le pharaon Tutmosis IV (18ème dynastie: 1420-1411 av. J.C.) ne le désensable. Et nous avons le merveilleux récit de Tutmosis IV gravé pour l’éternité sur une stèle de granit rose et érigée entre les pattes du Sphinx : c’est la stèle dite de Tutmosis IV. Ce pharaon qui n’était alors qu’un prince, n’appartenant même pas à la lignée principale de succession pharaonique, vint se reposer après une chasse à l’ombre de la tête seule apparente alors, et s’endormit. Là il rêva que le Sphinx lui parlait dans son sommeil, le suppliant de le débarasser de ses souffrances car il ne supportait plus les brûlures du sable du désert le recouvrant. En échange, il lui donnerait le pouvoir et la fortune. Tutmosis à son réveil décida de s’exécuter et devint en peu de temps pharaon ainsi que très fortuné.

stele_des_deux_sphinxs

Stèle de Thoutmosis IV entre les pattes du sphinx Photo ©AntoineGigal-2018

Ce qui est particulièrement intéressant par rapport à cette stèle de Tutmosis IV c’est la représentation qui est faite du sphinx. Regardez bien, il y a deux sphinxs et se tournant le dos ce qui ne veux pas dire d’aileurs, et pour des questions de règles anciennes de perspectives que dans une réalité, les deux sphinxs se tournent véritablement le dos. De plus ils sont allongés sur des structures avec portes indiquant par là que les sphinxs donnent accés à un ailleurs, un complexe souterrain. Mais où donc est passé le deuxième sphinx dessiné sur cette stèle ? Ce qui est bien curieux c’est que très peu de gens se sont mis à chercher les réponses.

Dans la fameuse stèle de l’inventaire conservée au musée du Caire, il est fait mention qu’un éclair aurait foudroyé la coiffe du deuxième sphinx entraînant sa destruction ainsi que celle d’un sycomore, arbre sacré à l’époque, qui fut brûlé aussi par la foudre. Pour l’archéologue Michael Poe qui se réfère à des fragments de papyrus du Moyen Empire ce deuxième sphinx aurait été détruit par une crue du Nil particulièrement violente environ 1000 ans après J.C. Les villageois auraient alors prélevé les pierres pour reconstruire leur village.

C’est alors que je me suis mise à chercher en Egypte et grâce à mes connaissances d’Arabe classique j’ai vite trouvé des textes confirmant l’existence de deux sphinxs. Ainsi dans ses deux encyclopédies géographiques (Kitab al Mamalik, al-Mamsalik et Kitab al Jujori )le grand géographe et savant arabe Al-Idrissi (1099-1166), mentionne bien la présence de deux sphinxs à Giza, l’un en très mauvais état, atteint par les eaux du Nil et de nombreuses pierres manquent. 

La carte du monde dessinée par Al Idrissi en 1154 pour le roi Roger II de Sicile

 

D’autres auteurs mentionnent également l’existence de deux sphinxs : Ainsi l’historien célèbre Musabbihi écrit au sujet d’un : « sphinx plus petit que l’autre » de l’autre côté du Nil, en très mauvais état, composé de briques et de pierres (Annales de Rabi II,vers 1024). C’est pourquoi je recherche inlassablement depuis des années l’emplacement du second sphinx. La tâche est très difficile car toute la rive opposée du Nil est couverte des buildings de la mégalopole du Caire et de ses banlieues gigantesques. Comment trouver l’emplacement d’un sphinx disparu ? Avec  une étude sur le terrain du moindre des détails. J’ai après avoir sillonné des milliers de ruelles déterminé deux endroits possibles . C’est alors que le grand géologue et archéologue égyptien Dr Barakat m’a fait l’honneur de me contacter en me disant, après avoir lu un de mes articles sur ce sujet en anglais qu’il appréciait beaucoup mon travail et était arrivé aux mêmes conclusions que moi, ce qui me conforta comme vous pouvez l’imaginer dans la continuation de cette recherche. J’espère pouvoir bientôt vous faire part de nos conclusions qui n’ont pas été faciles comme vous le verrez d’ici quelque temps.

D’autre part à l’instar des historiens arabes qui l’ont vu à leur époque, nous avançons l’hypothèse que l’un des deux sphinxs devaient être féminin. Al Idrissi dit clairement que le second sphinx était féminin et situé sur la rive Est du Nil faisant face au sphinx mâle celui que nous connaissons tous. N’oublions pas également que le nom Grec : « Sphinx » du verbe « sphingô » veux dire : étrangler. Les deux sphinxs face à face de chaque côté du Nil formait comme un goulot d’étranglement, comme une surveillance sur les navires provenant de Haute Egypte ou descendant au Sud…L’emplacement du second sphinx pourrait receler de nombreux secrets des temps préhistoriques même, beaucoup de choses dans le sous-sol. Ce sera dans le futur sans nul doute un projet archéologique colossal dans le futur comme le dit le Dr Barakat.
Je vous dirais aussi et je ne suis pas la seule, que les deux sphinxs sont similaires aux deux piliers d’Hercule, l’un indiquant le pouvoir matériel s’impliquant vers le haut dans le pouvoir spirituel (le sphinx féminin) et l’autre (l’actuel), le pouvoir spirituel s’impliquant dans le monde matériel et souterrain…

En tout cas pour boucler la boucle momentanément et pour apporter ma pierre à l’œuvre de Temple même s’il ne parle pas du tout de deuxième sphinx, j’ai découvert récemment qu’il y avait bien dans le passé deux Upuaout (Anubis)/ Sur la stèle JE 47381 aux trois registres sont bien figurés un: « Upuaout de Haute Egypte, controlleur des deux Terres »(« Wp-wAwt smaw aba-Tawy ») et dans le registre du millieu on voit celui-ci accompagné de: « Wepwawet de Basse Egypte » (« Wp-wAwt mttyt ») Donc les deux sphinxs tout à fait à l’origine aurait bien pu représenter deux Anubis...

sphinx_pensif

Le sphinx pensif Photo©AntoineGigal-2018

Maintenant je vais m’attarder sur l’utilisation qui a été faite, du moins a certaines époques du Sphinx en tant que : « Sheshep-Ankh » : « La statue de vie » comme on la nommait au Moyen Empire.

Pour cela il faut tout d’abord que je vous fasse l’état des lieux très exact de ce que contient le sphinx (je ne parlerais pas ici des toutes petites anomalies détectées par radar dans le sol autour du sphinx qui pour l’instant n’ont données lieu à aucune fouille) et ceci sans spéculations comme il en a été trop l’habitude dans de multiples écrits. Et vous allez être surpris ! En effet la réalité est tout simplement incroyable et vous constaterez avec moi qu’elle est parfaitement méconnue car un fatras d’informations approximatives et de désinformations recouvrent le sphinx depuis fort longtemps.

 

Ce qu’il y a exactement dans le sphinx

En fait, si on fait une enquête poussée, rendue difficile par le fait que beaucoup de documents sérieux passent inaperçus comme ensevelis dans le silence, comme si une volonté de ne pas montrer la vérité existait, on s’aperçoit que des découvertes importantes ont été faites dont on n’entend plus jamais parler ensuite. Ainsi, certainement, très peu d’entre vous savez par exemple qu’il y a exactement trois tunnels-puits dans le sphinx.

Vous avez le tunnel creusé à l’arrière du sphinx même, qui est le plus connu, celui creusé derrière la tête et enfin, le plus méconnu : celui se trouvant sur le flanc du sphinx.

Je vais commencer par celui-ci qui illustre bien les non-dits au sujet du monument. Le tunnel se trouvant sur le flanc nord du sphinx au niveau du sol, a été ouvert en 1926 par Emile Baraize qui finit par le sceller avec des blocs de ciment. Il y avait même l’encadrure d’une porte que Baraize mura avec des pierres qu’il trouva à l’époque dans le voisinage. Ce qui est incroyable c’est que Baraize ne laissa aucun récit de ce qu’il trouva et explora dans ce tunnel tellement il était pris par son travail de nettoyage et restauration du sphinx.

pierre_lacau

Pierre Lacau, Giza,1935

Pourtant deux photos prises par Pierre Lacau en 1926 existent ( aux archives du centre Golenischeff à Paris) de l’intérieur de ce tunnel, mais même un chercheur comme Temple n’eut pas le droit de les voir ! Tout ce que l’on sait c’est que ce tunnel est très ancien car son entrée est obstruée par des pierres de recouvrement (sous les pierres de Baraize) de la phase de restauration la plus ancienne. Le Sphinx a subi en effet bien des restaurations par le passé, sous les différents pharaons. Et on se demande alors pourquoi on n’ouvre pas de nouveau ce passage pour voir où il mène et l’explorer comme il se doit? Un grand mystère de plus! Le puit creusé derrière la tête du sphinx et mesurant 6m et à été, il semble, creusé au 19ème siècle pour essayer d’explorer l’intérieur du sphinx et il se termine en cul de sac.

trou_a_l_arriere_du_sphinx

Le trou à l’arrière du sphinx©AntoineGigal-2018

Il nous reste le tunnel à l’arrière du sphinx qui est celui qui nous intéresse particulièrement aujourd’hui et qu’Henry Vyse trouva en 1881 mais que bien des voyageurs dans passé plus lointain avaient déjà mentionné. Ainsi le voyageur Guido Pancirolli (1523-1599) l’avait détaillé dans son livre publié en 1599 : « L’histoire de choses mémorables perdues ». On voit au passage que déjà en 1599 il y avait des découvertes sur le sphinx dont on avait tout oublié ! Or ce tunnel, selon une publication de 1994 et passée inaperçue d’Hawass  (le dirigeant du Conseil suprême des Antiquités jusqu’en 2013), ne fut réouvert et exploré qu’en 1979. Pourquoi avoir attendu plus de 15 ans pour en parler alors que c’est une découverte d’importance ? Ce tunnel très étroit (de la place pour une seule personne assez mince) dans lequel on entre par une toute petite ouverture au ras du sol à l’arrière du sphinx, fait d’abord verticalement 6 m en descente., Une échelle de fer apposée récemment vous permet d’y tenir en équilibre. Le problème c’est qu’aujourd’hui cet espace est plein de détritus et de gravats et qu’une poutre en fer de soutien y prend beaucoup de place. Puis le tunnel remonte sur 8 m, renforcé par des poutres de bois jusqu’à l’endroit où Baraize (encore lui ) avait coulé du ciment en 1926 au niveau des hanches du sphinx car une faille importante y existait. Mais tout laisse penser que le tunnel continue vers la tête du sphinx. Il est bien regrettable qu’on ne puisse savoir comment cela se poursuit au delà du ciment ! Mais ce que l’on constate dans la partie encore visible, c’est qu’un espace arrondi y est creusé permettant à une personne de s’y allonger parfaitement. Et c’est de l’usage probablement thérapeutique de cette mystérieuse cavité, dont je souhaite vous entretenir aujourd’hui. Avant de vous en parler je dois vous citer tout de même les deux autres cavités existantes:

Il y avait un trou conique et irrégulier de 2 m de profondeur sur le sommet de la tête (cimenté depuis) que Coutelle avait déjà observé pendant l’expédition de Napoléon en 1798 qui avait du enserrer d’autres éléments de la coiffure du sphinx.

Le trou servant jadis à insérer la coiffe du sphinx

Et puis il y a une cavité intéressante dont l’entrée  est recouverte par une plaque de métal (moderne) et qui se trouve entre les deux pattes du sphinx. Celle-ci mène à une petite chambre souterraine à la verticale, où Henry Salt aurait muré (lui aussi !) une entrée de souterrain en 1817. Encore un tunnel dont on ne sait au jour d’aujourd’hui où il va !

Beaucoup de chercheurs pensent que cette cavité était utilisée par un prêtre pour qu’il puisse parler sans être vu à la foule et donner ainsi des oracles à la place du sphinx. Une telle pratique des oracles était répandue à l’époque tardive des Ptolémées où l’on essayait de remotiver la foi de la population et on trouve entre autres à Fayoum (l’oasis fertile des pharaons à 100km au sud du Caire) bon nombre d’autels avec des pièces secrètes à l’intérieur pour cet usage. On a peut-être une piste comme le souligne Temple avec le témoignage d’un voyageur de 1579 : Johannes Heffrich qui dit que cette chambre est un passage secret pour qu’un prêtre sans être vu puisse monter par un tunnel dans la tête du sphinx et parler à la foule sans être vu… Nous voyons bien de toutes façons que le Sphinx a bon nombre de secrets à nous livrer encore malgré les moyens modernes d’aujourd’hui.

Je viens donc de vous énumérer les cavités connues déjà explorées dans le sphinx, mais avant de retourner à celle qui nous intéresse aujourd’hui, pour bien en comprendre l’éventuelle fonction, il faut que je vous parle tout d’abord de l’origine des thérapies et de la médecine en Egypte et surtout du personnage phare : l’incontournable Imhotep, celui dont on dit qu’il construisit la pyramide du pharaon Djoser à Saqqara vers 2600 Avant J.-C..

sphinx_from_behind

sphinx from behind©AntoineGigal-2018

 

La médecine et le sphinx

Non seulement Imhotep dont le nom veux dire : « Celui qui est venu en paix », était le premier ministre de Djoser, le grand architecte du royaume, Grand prêtre d’Heliopolis, Grand Mage, chef de tous les prêtres de l’Egypte du nord mais il était aussi un très grand médecin, sans doute le premier, avec son école de médecine et son temple. Ces bâtiments se trouvaient autour du complexe souterrain du Serapeum au nord de Saqqara même. On a découvert d’ailleurs, de très anciens instruments de chirurgie à Saqqara. Plus de 2200 ans avant la naissance d’Hippocrate (460 av.J.-C / 377 avant J.-C.) en Grèce, pourtant renommé comme le père de notre médecine, Imhotep, lui, en Egypte, savait déjà diagnostiquer et soigner plus de 200 maladies, utilisait des termes de divisions anatomiques, pratiquait des actes de chirurgie. Nous en avons des traces d’ailleurs dans le fameux papyrus dit d’Edwin Smith.

Imhotep

Imhotep

Le grand égyptologue James Henry Breasted nous dit d’Himotep : « En sagesse de prêtrise, en magie, en formulation de proverbes sages, en médecine, en architecture, la remarquable figure du règne de Djoser a laissé une telle réputation notable que son nom n’a jamais été oublié. ». Dans le Canon royal de Turin reconnu par Jean-François Champollion comme un document historique d’importance,(nommé aussi « papyrus de Turin » écrit en hiératique, trouvé en 1822 à Thèbes, dont il nous reste 160 fragments qui forment un papyrus de 170cm de large et 41cm de haut, est aujourd’hui dans la collection du Musée de Turin) qui est une liste comportant les noms des prédécesseurs de Ramsès II, dont le nom des Dieux supposés avoir gouverné en Egypte avant les pharaons mêmes, on trouve le nom d’Imhotep qui y est désigné en tant que : « fils du dieu Ptah ». Avec Amenhotep, il est le seul égyptien mortel mais demi-dieu quand même, par sa filiation donc, qui parvint à récupérer la position plénière d’un dieu.

Asclépios-Eusculape

Or, ce qui est intéressant ici, c’est que plus tard, les Grecs installés en Egypte, assimilèrent Imhotep l’égyptien à leur Dieu : Esculape : Asclépios le dieu de la médecine et appelèrent son école de médecine Asklépieion. Il est fort possible d’ailleurs qu’à l’origine Asclépios et Imhotep soient une seule et même personne comme nous allons le voir et comme le clament déjà bon nombre de chercheurs…

Qu’avons nous sur Asclépios ? On nous dit qu’il est le fils du divin Apollon et d’une nymphe : Arsinoé-Koronis (Arsinoé est aussi un nom de lieu se trouvant au sud du confin sud du plateau de Giza à Fayum) par conséquent nous avons à faire aussi à un demi-dieu. On nous dit qu’il fut élevé par le centaure Chiron ( le dernier centaure sur Terre dans l’Antiquité disent les Grecs) dans une grotte souterraine et qu’il lui enseigna toute la médecine et plus encore…car Asclépios ne semblait pas seulement guérir mais il ressuscitait les morts. Le dieu Zeus inquiet du zèle d’Asclépios à immortaliser les terriens et ainsi déranger l’ordre établi des choses finit par le foudroyer et le transforma en la constellation du Serpentaire (Ophiucus : « le porteur de serpents »)…or c’est un enseignement des anciens égyptiens que d’affirmer que les dieux à leur mort se transformaient en constellation ou étoile…Le fait est qu’on assimile souvent Ptah à Zeus et à la foudre.

Mais ce qui est très important de retenir ici c’est comment Asclépios soignait . Et la plupart du temps c’était par le moyen de « l’incubation » qui est la pratique courante alors, de dormir toute une nuit ou plusieurs nuits dans l’enceinte d’un temple sacré afin de provoquer un rêve riche de signification et par conséquent guérisseur. Soit : Asclépios apparaissait en songe aux prêtres et leur révélait ainsi les remèdes de leurs malades ou les patients eux-mêmes le recevaient en rêve et guérissaient.

Asclépios était représenté avec un bâton sur lequel s’enroulait un serpent, symbole de la médecine (à ne pas confondre avec le caducée de Mercure, lui avec deux serpents, symbolisant le commerce et la communication). Un serpent, car les fonctions oraculaires et médicale de cette médecine se faisait aussi grâce à la présence d’une source d’eau sacrée comme nous allons le voir, grâce à l’eau sortant de terre dont : «  le lent cheminement dans les profondeurs du sol lui a permis d’apprendre ce qui a été, ce qui sera» comme nous dit René Ginouvès dans son remarquable ouvrage et qui est symbolisé donc par le « serpentement » du serpent.

Asclépios eut trois garçons et six filles dont : Hygiène, Panacée et Meditina. Soulignons que notre Hippocrate ( le père de notre médecine celui sur lequel nos médecins font leurs serments) est admis comme descendant d‘Asclépios par son côté paternel…Même si c’est à lui que l’on doit les mots : chronique, endémique, épidémique, convalescence, paroxysme…etc, et bien que la médecine occidentale officielle se réclame de lui, en réalité sa conception de la médecine était vraiment différente de la nôtre.


Le Dr Houdant nous dit par exemple que le traitement : « Hippocratique est bien plutôt une méditation sur la mort ». N’oublions pas qu’Hippocrate alla en Egypte pour étudier la médecine chez les grands prêtres et il connu l’aspect initiatique de la médecine pharaonique. En fait, la médecine d’Hippocrate était la copie conforme de celle d’Asclépios et se pratiquait un peu partout dans les temples .Ces lieux de guérison devaient comporter un temple-sanatorium en surface, des grottes souterraines et une source d’eau souterraine. Vous pouvez toujours voir le sanctuaire d’Asclépios aujourd’hui sur le flanc sud de l’acropole, sous le Parthénon d’Athènes avec sa source et sa grotte aujourd’hui transformée en chapelle orthodoxe. Vous avez la même chose avec le temple d’Epidaure en Grèce et à Pergame. Or à Sakkara nous savons qu’Imhotep avait un temple consacré à la médecine et les grottes et souterrains du Serapeum et une source à disposition. C’est en tout cas exactement comme Asclépios qu’Imhotep procédait dans les parages du Serapeum avec ses malades. ( Pour visiter les souterrains du Serapeum de Sakkara allez voir ma video: https://www.youtube.com/watch?v=LFq8PKngHUo ).

inside_the_Serapeum_with_gigal

Dans le sérapéum Photo©AntoineGigal-2018

 

A part être le fils de : « Ptah », Imhotep avait une mère mortelle : Kheredu-Ankh qui fut élevée au rang de semi divine (comme la mère d’Asclépios !) car elle clamait que sn père à elle était le dieu bélier de la fécondité : Banebdjedet considéré par les anciens égyptiens comme un des Grands Ancêtres, que plus tard les grecs appelèrent : Pan. D’autre part n’oublions pas que les anciens Grecs se disputaient déjà au sujet d’Asclépios en disant qu’il était beaucoup plus ancien que la datation officielle voulait bien le dire déjà à l’époque et que des linguistes avancent la thèse selon laquelle le véritable sens du mot : « Asclépios » serait étymologiquement : « le héros du tertre » qui est un titre purement égyptien. Les présomptions sont donc de plus en plus fortes pour faire d’Imhotep et d’Esculape une seule et même personne…

Peinture de Jean-Léon Gérôme , 1862: Napoléon rencontrant le sphinx

Les Grecs étaient fascinés par la science égyptienne et Homère (dans l’Odyssée) nous fait savoir : « L’Egypte est le pays des médecins les plus savants du monde ». La médecine n’y était pas considérée comme uniquement une accumulation de savoir et d’observations mais également comme un travail sur soi destiné à transformer l’être en véritable canal.

En dehors des traitements complexes de plantes, de la chirurgie, des réductions de fractures, voici en quoi consistait l’essentiel de leur médecine : ils faisaient boire l’eau de la source souterraine et prendre des bains à leurs patients car pour eux il était indéniable que cette eau charriait les pouvoirs de guérison des esprits de la Terre. Ensuite ils ne soignaient que ceux qui avaient assez de courage et de détermination pour subir les traitements. Les patients devaient être en état de jeûne, faire de multiples ablutions dans l’enceinte sacrée de ce qu’on appelait l’abaton, c’est à dire à la fois dans le temple, les cavernes et les souterrains en dessous, où nul autre n’était autorisé à entrer. Puis ils faisaient dormir les malades dans les dortoirs collectifs de l’Abaton pour qu’ils rêvent. Il y avait de véritables rituels d’incubation des rêves où la connaissance la plus profonde de la Terre mère était censée vous envoyer des rêves indicatifs sur la raison de votre maladie et comment la soigner. Le lendemain on racontait son rêve aux prêtres qui ensuite vous prescrivaient un traitement. On disait aussi que la première image venant à l’esprit du dormeur devenait un esprit protecteur et ne le quittait plus. L’enseignement que l’on retirait de l’étude des rêves était très sophistiqué. On ne pratiquait pas une généralisation de l’nterprétation des songes, on considérait que pour une même personne l’interprétation d’un symbole rêvé donnait lieu à une interprétation différente selon les personnes. Chaque personne était considérée comme ayant son propre langage onirique et tout un travail se faisait sur les images et émotions du patient. Cette science est celle que l’on appelle l’incubation iatromantique. 

 

 

La différence entre un rêve classique et un songe iatromantique est que ce dernier est envoyé dans un but précis par un dieu médecin dans un lieu sacré conçu pour cela et qu’il doit contenir des éléments indicatifs pour le diagnostic et (ou) le traitement. Ainsi pour donner un exemple qui nous est resté : un homme souffrant de l’estomac vint dans le temple d’Asklépios pour faire un rêve inspiré par le dieu. Il rêva que le dieu lui tendait sa main droite et lui donnait sa main à manger. Le lendemain les prêtres interprétèrent son rêve et lui dirent qu’il fallait qu’il mange cinq dattes car les dattes portaient le nom de : « doigts divins » à l’époque, et il guérit…

Le travail de guérison par les rêves était donc bien connu des anciens égyptiens et pour cela il me faut vous parler un instant également de Bès. Auguste Mariette avait bien trouvé une statue de Bès à proximité de l’entrée du serapeum. En effet ce génie révéré pour ses oracles à Abydos dans le sud de l’Egypte était connu par ailleurs pour être oniromancien. C’est à dire qu’il était connu également pour susciter des rêves que l’on interprétait ensuite. Les égyptiens plaçaient souvent sa représentation dans la chambre à coucher pour que leur sommeil soit peuplé de riches songes. A l’époque les rêves étaient considérés comme un moyen thérapeutique vraiment très important. C’est pourquoi toute une caste de médecins-prêtres « les Wab » en dehors des généralistes laïques (« les soundu ») qui couraient la campagne , vivaient dans les Maisons de vie : Per-Ankh, dans le temple pour remplir leur double fonction sacerdotale et médicale. La plupart du temps ils étaient des prêtres médecin de la déesse-lionne Sekhmet et ils soignaient dans les sanatorium des temples en pratiquant entre autres l’incubation iatromantique sur leurs patients. La maladie pour eux n’était pas du tout envisagée comme une punition divine mais bien plutôt comme une rupture d’harmonie entre l’homme et le cosmos. Il s’agissait de redonner au patient ses liens avec la nature et une harmonie bien représentée par la déesse Mâat. L’harmonie représentait une valeur capitale de la pensée égyptienne, celle qui s’imposait sur les forces négatives, le mensonge, l’injustice et sur le chaos originel d’où le monde était né. Elle était la garante de l’équité et de l’équilibre global du monde et son enseignement était prodigué dans les temples par des instructions.

Mais une autre déesse était impliquée fortement dans le rétablissement de la santé des patients et c’est Isis. Le philosophe Diodore de Sicile nous en laisse témoignage :
« Maintenant qu’elle a atteint l’immortalité, Isis prend plaisir à soigner les corps des hommes et à ceux qui souhaitent son aide, elle manifeste clairement sa présence dans leur sommeil et donne un soulagement réel et efficace  à ceux qui l’appellent au secours».

Dormir dans le sphinx

Ce texte indique clairement qu’à l’époque en Egypte on invoquait Isis pour obtenir une activité iatromantique. Or juste à côté du sphinx au nord–ouest, se trouvait un petit temple à Isis et nous avons des textes arabes égyptiens du Moyen-Age qui nomme le sphinx comme « l’idole d’Isis ». C’est pourquoi des chercheurs comme Temple sont persuadés que la cavité arrière du sphinx était conçue pour qu’un patient y passe la nuit afin d’obtenir un rêve de guérison. A l’instar du temple d’Asclépios en Grèce qui ne pouvait contenir qu’une douzaine de visiteurs en incubation à la fois, l’emplacement dans le sphinx n’aurait pu servir qu’à 365 privilégiés par an. D’autre part les cavités que l’on voit dans le rocher tout autour de l’enceinte du sphinx et qui sont de petites cellules auraient pu servir aussi pour des patients supplémentaires à l’incubation. A l’époque l’approche du sphinx étaient vraiment monumentale : un immense escalier existait alors et l’on faisait des offrandes sur un petit autel se trouvant entre ses pattes. Le fait de pouvoir dormir dans le corps même du sphinx devait être une expérience inoubliable et très impressionnante…

                        Textes,Photos, ©®AntoineGigal-2018  

                  


 

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Les quatre éthers : contributions à la théorie des éthers selon Rudolf Steiner

Les incarnations secrètes du Comte de St-Germain

L'identité du Maître " M " cité par Rudolf Steiner dans le document de Barr enfin dévoilée ?