Qu'est-ce que l'évolution spirituelle ? Stances sur l'origine et la destination de l 'Homme.



le christianisme demeure la voie la plus rapide et la plus sûre pour découvrir le secret de l’Être.
Ce secret, qui est un trésor d’une merveille inconcevable, et qui est aussi l’esprit de l’homme,est symbolisé dans l’évangile de Luc (Luc 15, 8) par une drachme. Celle-ci était dans la Grèce antique une petite pièce d’argent. Comment cette drachme de l’Évangile était-elle comprise par les chrétiens des premiers siècles dont l’anthropologie était tripartite ? C’est ce que révèle Origène, ce Père de l’Église dont le nom insolite le présente comme né du dieu égyptien Horus :« Cette source est en vous et ne vient pas du dehors, car le royaume de Dieu est en vous (Lc 17, 21). Ce n’est pas dehors,mais chez elle, que la femme qui avait perdu sa drachme (Lc 15, 8) la retrouva : elle avait allumé sa lampe… Quant à vous, si vous allumez votre lampe, si vous vous servez de l’illumination du Saint-Esprit, si vous voyez la lumière dans sa lumière, vous trouverez la drachme en vous. »   ( Michel Fromaget )


Comme son nom l'indique, l'évolution spirituelle concerne l'esprit. Mais qu'est-ce que l'esprit ? Chaque individu qui s'incarne est un être disposant d'un «Je» individuel. Chaque être humain est une individualité immortelle venant du monde spirituel (sa véritable patrie). L'évolution spirituelle a pour but la conscience de soi (la liberté) et la fraternité (l'amour inconditionnel). Le travail intérieur nécessaire à cette évolution conduit l'aspirant à la rédemption de la «Chute» et à l'expres­sion d'une libre créativité en collaboration avec le monde spirituel. En définitive, l'évolution spiri­tuelle amène l'être humain à «ressembler à Dieu» en devenant un créateur.


Pourquoi entreprendre une évolution spirituelle ?

 

Nous vivons dans une société matérialiste où les seuls centres d'intérêts sont utilitaires. Alors la première question que se posent les gens de la rue est : «Pourquoi entreprendre une évolution spirituelle ?»

Pour répondre aux questions existen­tielles.

 

Ni la science, ni la philosophie moderne, ni la psychologie, ne sont capables de répondre aux principales questions existentielles qui sont : «D'où viens-je ?», «Qui suis-je ?» et «Qu'ai-je à faire sur cette Terre ?» (cette der­nière question pouvant se subdiviser en deux : «Que dois-je manifester ou créer sur cette Terre ?» et «Quel est le sens des relations que je vis ?»).
Pouvoir répondre à ces questions est vital pour l'esprit humain.S'il ne peut trouver nulle part une réponse à ses interrogations, l'individu ressent l'insécurité, le stress et le vide intérieur. Lorsqu'il trouve des réponses dans, le cadre d'un cheminement spirituel, l'aspirant re­trouve goût à la vie, développe sa créativité et expérimente de plus en plus la plénitude. Le stress disparaît et la paix intérieure le remplace.


Par aspiration à la liberté.

 

L'être humain se sent prisonnier des multi­ples évènements de sa vie quotidienne, qui semblent l' assaillir de l'extérieur. Il craint l'ave­nir car il ne possède pas la maîtrise de ce qui peut lui arriver. Cet état de fait crée l'insécu­rité, l'impuissance face à l'extérieur et beau­coup de stress par la tentative de tout contrô­ler. S'il entame une évolution spirituelle, il commence à s'intéresser à ce qui est essentiel, au-delà du quotidien et de la vie physique : la présence du sacré, les vraies valeurs morales, la nature profonde de l'être humain, le sens de la vie, son origine et sa destination, le monde angélique, etc. Par la compréhension de l'essence de la vie qui est au-delà de la vie matérielle, il prend intérieurement du recul par rapport à son quotidien. Cheminant, il se connaît mieux et s'aperçoit que les circons­tances de sa vie sont le reflet de ce qu'il porte en lui. Il comprend la véritable cause des évè­nements et peut s'appuyer sur sa nature pro­fonde et éternelle pour faire des choix en ac­cord avec ses valeurs spirituelles et morales. Il se sent de plus en plus libre par sa capacité de décider de sa vie et non de la subir : c'est l'ex­périence du libre-arbitre qui est la vraie liberté.

Pour se relier au Monde spirituel.

 

La notion de "monde spirituel" ne signifie plus rien pour l'intellectuel contemporain. Elle a un goût sul­fureux, évoquant l'occulte et le magique pour l'in­conscient collectif. Cette ignorance de l'existence d'un autre monde et d'entités spirituelles est pourtant très exceptionnelle et ne date que de la Renaissance en Europe ; auparavant, l'être humain se sentait entouré de ce monde, mais d'une façon enfantine, le craignant. Pourtant, même si nous l'avons "oublié", dans notre cœur nous savons que nous pro­venons du monde spirituel et y retournons après la mort. Seule la pensée intellectuelle en doute, puisqu'elle ne repose que sur des perceptions physiques. Etudier des connais­sances sérieuses sur le monde spirituel per­met de pallier la très grande peur de l'in­connu qu'évoque ce monde inaccessible à la pensée ordinaire contemporaine. La cer­titude de son existence n'est cependant ac­quise que par l'expérience : par le travail spirituel, le méditant décolle sa pensée du monde physique et pénètre consciemment dans le premier monde spirituel, le monde éthérique ou sphère lunaire. Là, il peut créer une relation avec son Ange par l'exer­cice d'une active pensée dans son corps éthérique.

Pour vivre l'amour et la fraternité.

 

En ces temps d'individualisme forcené, la fraternité devient essentielle. Beaucoup ressentent son urgente nécessité, mais peu savent comment faire. Pourquoi ? Parce que nous vivons dans une société à seule visée économique, s'articulant autour du profit égoïste et donc favorisant le "moi d'abord, aux dépens des autres !". Devenir fraternel ne signifie pas pour autant devenir communiste : supprimer l'individuel au pro­fit du collectif. Une mise en commun indifférenciée des biens ne saurait aboutir à la fraternité. L'issue n'est pas dans le choix de l'individualisme ou de la com­munauté, mais dans l'ouverture à un autre niveau de compréhension qui transcende les deux : le niveau de la vie spirituelle. La base de notre société doit devenir spirituelle et sous-tendre tous les domaines de la vie humaine (l'économie, le social, la justice, l'art et la religion). Au niveau spirituel, l'Homme ne renie aucun des deux pôles qui font de lui un être humain : il ne renie pas son individualité (son "Je") et il ne renie pas le collectif (les autres), mais s'élève au-dessus et au centre des deux pôles. Tout être humain peut s'élever ainsi car il possède un point central de transcendance et d'équilibre entre les extrêmes : c'est son cœur. Il doit cependant le vouloir, faire l'effort de le recher­cher, et parvenir à y installer sa conscience de façon stable et durable. C'est là ce que propose l'évolution spirituelle : acquérir la position centrale du coeur où l'être humain devient soi-même. C'est dans le coeur que fleurit la fraternité, car dans le cœur on ne saurait exister sans l'autre, et en même temps, on existe par soi-même puisque l'amour pour l'autre repose sur un choix, la pensée est active.

Qui est qui ? 


L'être humain est avant tout un esprit, un "Je ", c'est-à-dire une individualité spirituelle immortelle. Même si tous les individus ont un " je " qui fonctionne sur les mêmes principes, chaque être humain dispose d'un "Je "individuel. Le "Je "est à l'image de Dieu car il fonctionne selon le principe de la Trinité. il est avant tout un centre d'existence (aspect Père), une conscience qui entre en relation avec le monde (aspect Fils), et enfin un miroir qui reflète le monde en lui (aspect Saint Esprit). Lorsque les trois aspects du " je " progressent correctement, l'individu prend conscience de lui-même comme une entité individuelle libre et créatrice, souhaitant agir pour le plus grand bien de tous (fraternité). Lorsqu'il s'incarne, le " Je " dispose d'une personnalité (ou âme) constituée de trois outils : la pensée, le sentiment et la volonté. Dès l'enfance, le " masque" du conditionnement (l'ego) vient gêner le " Je " dans l'expression de lui-même. Tout au long de sa vie, le " Je " devra lutter afin de se débarrasser de l'ego pour se révéler tel qu'il est. Le " Je " est l'ambassadeur de l'Âme-Esprit (ou Moi Supérieur, ou encore Soi spirituel) qui ne s'incarne pas encore mais qui s'unit à lui pendant le sommeil et l'entre-deux vies.

Comment pratiquer une évolution spirituelle 

 

Est-ce un vécu intérieur ou une action exté­rieure ?

Face à la question spirituelle, la plupart des Hommes se divisent en deux camps : ceux pour qui " spiritualité "signifie méditation, et ceux pour qui elle signifie action (sous forme de charité par ex.).
Le risque des premiers est de rester avec eux-mêmes et répugner à l'action, mais le plus performants d'entre eux insufflent dans le monde des idées d'avant-garde qui seront graduellement saisies par le reste de l'humanité, la propulsant vers son futur. Pour les " méditatifs ", la spiritualité est associée au PROGRES. Ils ne sont pas toujours aimés car l'humanité déteste les mes­sagers du futur (comme Soljénitsyne par ex.). Le risque des seconds est d'agir par égoïsme (pour se faire aimer) car ils n'ont pas suffisamment réfléchi à leur motiva­tion, mais les plus performants d'entre eux soulagent la misère du monde (comme Mère Térésa par ex.). Pour les" actifs ", la spiritualité est associée au SOUTIEN. Ils sont souvent populaires car ils déchargent l'Humanité de sa culpabilité. L'évolution spirituelle associe la méditation et l'action : d'une part la réflexion puis la méditation dans le cœur sur les grands principes uni­versels (l'amour, la liberté, la vérité, etc.). Seule la méditation dans le coeur trans­forme les réflexions en expérience inté­rieure. Par le vécu du coeur on édifie sa vie intérieure, donnant " consistance " à son être profond. On devient capable d'agir à partir de son cœur et non sous la contrainte de son besoin égoïste de recon­naissance, d'amour, etc.Et d'autre part l'action extérieure dans le monde.

Le travail sur soi devient réalité lorsqu'on se confronte au monde en agissant, et en même temps, il ne saurait y avoir d'action juste sans un travail intérieur préalable.


La Religion (croyance et dépendance) ou le Christ (foi et liberté).

 

La religion (du latin .religare = relier) part du principe que l'être humain a besoin d'un intermédiaire (l'église par ex.), pour se relier au monde spirituel. L'Homme est prétendu incapable de vérifier les dogmes, puisqu'il n'accède pas par lui-même aux réalités spirituelles. Il doit croire et se soumettre. Au contraire de la religion, la démarche spiri­tuelle considère que le" Royaume des Cieux s'est mis à notre portée" (Mt.3,2). Par l'étude, puis le mûrissement dans son coeur des réalités spirituelles, l'Homme édifie sa vie intérieure. Celle-ci lui donne la foi. Grâce à la foi, il accède par lui-même au monde spirituel. Le Christ n'est pas un intermédiaire entre les Hommes et Dieu puisqu'il vit au centre de l'Homme. Par le Christ dans son coeur, l'être humain est directement en contact avec le monde spirituel. Le Christ ne prône pas la croyance et la dépen­dance, mais invite l'individu à faire l'effort de connaître pour se libérer de toutes les formes de dépendances (foi et la liberté).


Un guide spirituel est-il nécessaire ?

 

Tout d'abord il est nécessaire de se préparer à la voie spirituelle. Il faut lire et étudier divers enseignements spirituels, aller à des conférences sur la spiritualité et développer certaines qualités essentielles comme l'hu­milité et le discernement. A ce stade, on n'a nul besoin d'un guide spirituel. Ensuite, on choisit d'expérimenter un sentier spiri­tuel. On pratique des exercices ainsi que la médita­tion et on s'approche du seuil du monde spirituel. Alors, toutes sortes d'expériences spirituelles se pré­sentent que ni les psychologues ni les théologiens ne sauraient expliquer. La peur saisit alors l'aspirant débutant qui renoncera s'il ne rencontre pas quelqu'un capable de lui expli­quer précisément ce qu'il vit afin qu'il ait des points de repères. Le guide spirituel entre alors en jeu.
Dans un cheminement spirituel moderne, l'aspirant doit comprendre tout ce qu'il vit. Pour cela, il a be­soin d'être aidé par quelqu'un qui a déjà accès au monde spirituel et est parfaitement capable d'expli­quer clairement n'importe quelle expérience spiri­tuelle. C'est le rôle du guide spirituel qui est davan­tage un professeur en spiritualité qu'un guide, car il n'est pas un intermédiaire entre l'aspirant et le monde spirituel mais plutôt un "frère aîné" qui lui partage son expérience. En revanche, l'aspirant doit se pren­dre en charge dans son évolution, et s'il chute parfois, il doit se relever par ses propres moyens. Ainsi, la dé­pendance sera évitée.


Comment accéder à la connaissance spiri­tuelle: le coeur ou la raison ?

 

Le cœur et la raison. La raison, car la pensée intellec­tuelle au départ est essentielle : il faut chercher et étu­dier les livres qui nous parlent du spirituel, de l'évo­lution, de connaissances ésotériques... Le cœur —sanc­tuaire de l'amour-, car c'est le centre de l'être humain, là où réside son essence spirituelle. Par le coeur, nous ressentons notre aspiration à évoluer ainsi que la voie, le livre ou le guide qui nous instruiront. Seul le ressenti du cœur peut indiquer la vérité ou le mensonge ! La connaissance spi­rituelle doit donc trouver echo et être véri­fiée dans le coeur tandis qu'elle stimule l'envie de comprendre de la tête.

· Le coeur sans la raison, nous mène à une dévotion inconsciente et à la soumission vis-à-vis des connaissances véhiculées par un guide.
· La raison sans le cœur, nous mène à une connaissance intellectuelle, froide et indi­geste, qui ne peut que déboucher sur le doute ou l'orgueil.

L'association de l'étude des connaissances ésotériques et du ressenti octroyé par l'ouverture du cœur est le fruit de l'acte méditatif: la connaissance devient le ré­sultat de son expérience intérieure, non d'un savoir extérieur.

L'Orient et l'Occident.

 

L'invasion du bouddhisme en Occident prône apparemment l'éveil spirituel par une voie du cœur, d'amour et de compassion. Pourtant elle s'accompagne d'une négation de l'être spiri­tuel individuel (le " Je "), ce qui est contraire à l'esprit occidental qui cherche l'individuali­sation et non la dissolution dans le tout. D'où vient alors l'engouement pour l'orientalisme ? L'occiden­tal à tendance trop intellectuelle souffre d'une sècheresse de coeur qu'il cherche à compenser extérieurement par une spiritualité très affective comme celle des orientaux. L'union n'est-elle pas plutôt à chercher en soi par l'asso­ciation pensée-amour du coeur ?


Associer la vie spirituelle et matérielle, l'indivi­duel et le collectif.

 

L'évolution spirituelle moderne doit permettre de manifester ses prises de conscience intérieures dans tous les domaines de vie. Le temps où l'évolution spi­rituelle se faisait hors du monde est révolu. Avant Christ, l'individu avait besoin de s'isoler dans des monastères ou des communautés pour trouver la force de se détacher des attraits du monde extérieur et cul­tiver un état d'esprit spirituel. S'il retournait dans le monde, il ne parvenait pas à garder cette conscience spirituelle. Aujourd'hui, la pensée de l'être humain s'est considérablement renforcée et, en spiritualisant cette pensée, il est possible de garder le lien avec l'es­prit en soi tout en vivant dans le monde. Vivre à l'écart du monde dans des communautés spirituelles est aujourd'hui sectaire. Il est cependant nécessaire d'associer au cheminement individuel, un travail de groupe afin de développer la fraternité et lutter con­tre l'égocentrisme, de s'unir à d'autres personnes par­tageant un même idéal afin d'apporter des fruits spi­rituels dans la société. L'évolution spirituelle occiden­tale est donc un équilibre entre le développement de son être intérieur et la collaboration avec d'autres in­dividus dans un souci de fraternité.


Spirituel ou psychique ?

 

Le chercheur de lumière se trouve très vite face à une multitude d'ouvrages ou de stages dit "spirituels " qui lui demandent de faire preuve de discernement pour ne pas tomber dans l'illusion. Il ne faut pas confondre le travail spirituel qui repose sur la remise en question et la transformation de soi pour révéler son JE avec le travail psychique qui s'oc­cupe de soigner la personnalité en étudiant ses réac­tions pour la soulager de ses souffrances. Avec le travail psychique , on se sent mieux dans sa peau, on améliore son quotidien mais tout ceci dans un but uniquement personnel (ex : psychologie/psychanalyse — le développement personnel comme son nom l'indi­que — pensée positive - yoga— tantra/éveil de la kundalini — chamanisme — voyage astral — guérison psychique/ rend - astrologie/tarot/numérologie classique ...) L'évolution spirituelle amène à s'intéresser au monde, à cultiver un idéal de fraternité pour combattre ses désirs égoïstes, à accepter de voir le mal en soi pour le trans­former, à faire l'effort de se porter seul, d'être respon­sable de sa vie et de ses actes afin de devenir un être humain créateur digne d'être à l'image de Dieu. L'évo­lution spirituelle peut utiliser des techniques de guéri­son ou des connaissances comme l'astrologie, mais tou­jours dans le but d'aider l'être intérieur à se révéler.


Consulter aussi l'excellent site :http://www.philosophie-spiritualite.com/



Stances sur l'origine et la destination de l'homme (Louis-Claude de St Martin)



Flambeau surnaturel qui vient de m'apparaître,
Par toi s'explique enfin l'énigme de mon être.
C'est peu que ta chaleur te montre à mon esprit
Comme un torrent de feu qui jamais ne tarit ;
Je lis à la splendeur de ce feu qui m'éclaire,
Que je suis émané de sa propre lumière ;
Que des célestes lieux citoyen immortel,
Mes jours sont la vapeur du jour de l'Eternel.


Que tout cède à l'éclat que mon titre m'imprime !
Rien ne peut éclipser le rayon qui m'anime ;
Et vouloir attenter à sa sublimité,
C'est faire outrage, même à la Divinité.
J'en atteste ces droits dont la vérité sainte
Dans l'homme incorporel voulut graver l'empreinte,
Lorsqu'elle le fit naître au sein de ses vertus
J'en atteste ces mots dans son temple entendus


« Symbole radieux de la toute-puissance,
Homme, que j'ai formé de ma plus pure essence,
Connais la majesté de ton élection.
Si je verse sur toi la secrète onction,
C'est pour te conférer l'important ministère
D'exercer la justice en mon nom sur la terre ;
De porter ma lumière où domine l'erreur,
Et d'exprimer partout des traits de ma grandeur. »


Eléments enchaînés dans vos actes serviles,
Suivez aveuglément vos aveugles mobiles,
Vous ne partagez point les fonctions des Dieux.
L'homme ici jouit seul de ce droit glorieux
D'être administrateur de la sagesse même,
D'attirer les regards de ce soleil suprême
Dont la clarté perçant l'immensité des airs,
Vient signaler dans l'homme un Dieu pour l'univers.


L'homme un Dieu ! Vérité ! N'est-ce pas un prestige ?
Comment ! L'homme, ce Dieu, cet étonnant prodige
Languirait dans l'opprobre et la débilité !
Un pouvoir ennemi de son autorité
Saurait lui dérober, dans l'enceinte éthérée,
Les sons harmonieux de la lyre sacrée !
En le tenant captif dans la borne des sens
L'empêcherait d'atteindre à ces divins accents !


Autrefois établi sur tout ce qui respire,
Il dictait, sous mes yeux, la paix à son empire :
Aujourd'hui, subjugué par ses anciens sujets,
C'est à lui de venir leur demander la paix.
Autrefois il puisait au fleuve salutaire
Qui sourçait à ma voix pour féconder la terre ;
Aujourd'hui, quand il songe à le fertiliser,
Ce n'est qu'avec des pleurs qu'il la peut arroser.


A nul autre qu'à lui n'impute son supplice ;
C'est lui qui provoqua les coups de ma justice :
C'est lui qui, renonçant à régner par ma loi,
Invoqua le mensonge, et s'arma contre moi.
Trompé dans un espoir qu'il fonda sur un crime,
Le Prêtre de l'idole en devint la victime ;
Et la mort, ce seul fruit du culte des faux Dieux :
Fut le prix de l'encens qu'il brûla devant eux. »
Eternel, les humains faits tous à ton image,

Auraient-ils pour jamais dégradé ton ouvrage ?
Tes enfants seraient-ils à ce point corrompus,
Que ne pouvant renaître au nom de tes vertus,
Ils eussent aboli ton plus saint caractère,
Ton plus beau droit, celui d'être appelé leur père ?
Et verraient-ils tomber dans la caducité
Un nom qui leur transmit ton immortalité ?


J'appris, quand j'habitais dans ta gloire ineffable,
Que ton amour, comme elle, était inaltérable,
Et qu'il ne savait point limiter ses bienfaits ;
Dieu saint, viens confirmer ces antiques décrets ;
A tes premiers présents joins des faveurs nouvelles
Qui m'enseignent encore à marcher sous tes ailes,
Et m' aident à remplir ce superbe destin
Qui distinguait mon être en sortant de ton sein.


Si le feu des volcans comprimé dans ses gouffres
Par les rocs, les torrents, les métaux et les soufres,
S'irrite, les embrase, et les dissout, pourquoi
Ne sais-tu pas saisir cette parlante loi ?
Homme timide, oppose une vigueur constante
A ces fers si gênants dont le poids te tourmente :
Tu pourras diviser leurs mortels éléments
Et laisser loin de toi leurs grossiers sédiments ;


Quand l'éclair imposant, précurseur du tonnerre,
S'allume, et que soudain enflammant l'atmosphère,
Il annonce son maître aux régions de l'air ;
Cette oeuvre c'est la tienne, et ce rapide éclair,
C'est toi que j'ai lancé du haut de l'empirée ;
C'est toi qui, du sommet de la voûte azurée,
Viens, comme du trait, frapper sur les terrestres lieux,
Et dois du même choc rejaillir jusqu'aux cieux.


L'homme est le sens réel de tous les phénomènes.
Leur doctrine est sans art ; loin des disputes vaines,
La nature partout professe en action ;
L'astre du jour te peint ta destination :
Parmi les animaux tu trouves la prudence,
La douceur, le courage et la persévérance ;
Le diamant t'instruit par sa limpidité ;
La plante par ses sucs ; l'or par sa fixité.


Mais c'est peu pour mon plan qu'en toi tout corresponde
A ces signes divers qui composent le monde,
Mon choix sacré t'appelle encore à d'autres droits ;
Il veut, réglant tes pas sur de plus vastes lois,
Que ton nom soit ton sceptre, et la terre ton trône,
Que des astres brillants te servent de couronne.
Tout l'univers, d'empire ; et qu'une illustre cour
Retrace autour de toi le céleste séjour. »


Sa voix me régénère ! Agents incorruptibles
De ce Dieu qui remplit vos demeures paisibles,
Partagez mes transports ; oui, s'il paraît jaloux,
C'est de me rendre heureux et sage comme vous :
C'est de justifier ma sublime origine :
C'est d'ouvrir les trésors de ma source divine,
Pour que nous allions tous y puiser, tour à tour,
Les fruits de sa science et ceux de son amour.


Si cet amour, malgré la distance où nous sommes,
Vous a fait quelquefois descendre auprès des hommes,
Ne peut-il pas aussi par ses droits virtuels,
Jusqu'à vos régions élever des mortels ?
Il unit tout : amis, que rien ne nous sépare ;
Mon être veut vous suivre aux cieux, dans le tartare ;
Il veut mêler ses chants avec vos hymnes saints,
Et siéger avec vous au conseil des destins.


Tu triomphes, j'entends la voix de tes oracles,
Oh vérité ! Je touche à ces vivants spectacles
Où l' oeil et le tableau, partageant ta clarté,
Sont animés tous deux par ta divinité ;
Il semble, en admirant ces foyers de lumière,
Où ton éternité fixa son sanctuaire,
Que les sentiers du temps, s'abaissent devant moi,
Et que dans l'infini je m'élance après toi.






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